• La source

Description

La source jaillit du sol dans un bois de feuillus environ 200m en amont de notre parcelle boisée.

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Il s’agit donc d’un ru (non classé à l’Atlas des cours d’eau) dont la largeur du lit est de 20-25cm.
Sur la carte, vous pouvez voir que la source s’écoule d’abord dans le taillis sous futaie puis à travers la zone humide sur une longueur totale 75m pour finalement rejoindre le fossé (cfr zone humide). Sur cette longueur de 75m, la différence de niveau est de 16m, la pente du ru est donc légèrement supérieure à 20%.
Cette forte pente génère de nombreuses cascatelles qui sont très favorables à une bonne oxygénation de l’eau.

En travaillant dans le lit du ru, nous avons effectué une belle découverte sur les pierres plates de grès.
En effet, quasiment sur chaque pierre qui se trouve dans le lit du ru et à proximité, nous observons la présence de fossiles.
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Photo C. Heyden
Un fossile, c’est une empreinte d’un organisme animal ou végétal conservé dans des roches sédimentaires (grès, calcaire, …).
Selon le Service géologique de Wallonie, il s’agit d’articles de Crinoïdes (échinodermes) qui vivaient dans des lagons à l’époque où la mer se trouvait encore à cet endroit, soit il y a environ 400 millions d’années !
Les roches gréseuses de la région se sont formées au Dévonien moyen, étage de l’Eifelien (ou Couvinien).

Analyse de l'eau de la source

L'analyse de différents paramètres nous apprend que l’eau de ce ru est légèrement eutrophisée. Les teneurs en azote et en phosphore sont un peu plus élevées que les teneurs naturelles. Ceci est certainement du au fait que la nappe phréatique qui alimente cette source est peu profonde. Les terres agricoles du village le plus proche sont également situées à moins de 200m de la source. Donc même si celle-ci sort de terre en milieu forestier, la nappe phréatique est certainement impactée par les activités agricoles et principalement l’épandage de fertilisants.
L’eau est très légèrement acide (pH de 6.5) et faiblement minéralisée (300µS/cm), caractéristique d’une eau de type ardennaise.

Travaux d'aménagements

Nous avons d'abord effectué de petits travaux manuels au niveau du lit de la source. Il s’agissait d’aménager 2-3 flaques d’eau d’une profondeur de 4-5cm et d’une surface d’environ 1m² à l’endroit où la pente du terrain est moins prononcée.
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Photo C. Heyden
Ces micro-biotopes sont spécifiquement dédiés à deux espèces animales : les gammares (crustacés d’eau douce) et la salamandre. Pour cette dernière, les sources en forêts feuillues et pourvues de flaques d’eau constituent le biotope privilégié pour les femelles qui vont y déposer leurs larves.

Juste en amont de la parcelle boisée, le ru traverse un chemin forestier utilisé pour le débardage des bois situés aux alentours. Lors des derniers travaux forestiers sur une parcelle proche, des dégâts ont été causés au niveau du lit de la source et du couvert végétal (arbustes principalement) sur une dizaine de mètres en contrebas du chemin, par les engins utilisés pour le débardage.
A cet endroit, nous avons réaménagé le lit du ru et nous avons également effectué des plantations arbustives (viornes obiers, houx, sureaux noirs et saules) en remplacement de la végétation abîmée.

La source est l’endroit où l’eau sort de terre, l’endroit où l’eau souterraine se transforme en eau de surface.
Dès qu’elle commence à dévaler sur le sol, la source devient un ru (ou ruisselet), c’est-à-dire un petit ruisseau.

Il faut distinguer deux milieux : forestier et agricole ou urbanisé.
En milieu forestier (notre cas), les menaces sont quasiment inexistantes, les risques liés à des travaux ou à des pollutions diverses sont quasiment nuls. Ces petits biotopes aquatiques sont donc alors bien préservés avec une très bonne qualité de l’eau.
Comme vous pourrez le lire ci-contre, la seule menace pour les rus en milieu forestier sont les travaux de débardage qui sont réalisés avec des engins de plus en plus lourds et qui peuvent en peu de temps causer des dégâts importants au niveau du lit des petits ruisseaux si ceux-ci sont traversés par les engins.

Il n’en va pas de même en milieu agricole ou urbanisé. A ces endroits les rus et autres petits ruisseaux sont souvent pollués par les épandages agricoles et les rejets d’eaux usées domestiques de nos villages.
Régulièrement, ces petits ruisseaux sont canalisés (pose de tuyaux sous terre) pour permettre une circulation plus facile des engins agricoles, l’aménagement de zonings ou de lotissements.
En outre, quand ces petits ruisseaux subsistent en milieu agricole, leur bassin versant est souvent très pauvre en biodiversité en raison de l’imperméabilisation des surfaces, du labour des terres, de l’intensification des cultures, …
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Ru canalisé
Espèces végétales caractéristiques : dorine, carex sylvatica et pendula, …

Espèces animales caractéristiques : Peu d’espèces animales vivent spécifiquement dans ces très petits biotopes. Deux espèces sont toutefois très typiques de ces milieux : les gammares (crustacés d’eau douce) et la salamandre (batracien).
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