La lisière est présente sur toute la longueur de la parcelle boisée, soit environ 200m.
Le biotope « lisière » est renforcé par le fait que la zone herbeuse est constituée par une zone humide.
La présence de ronciers (fourrés de ronces) diversifie encore ce biotope.
Les deux principaux arbustes qui constituent le cordon arbustif sont le noisetier et le prunelier. Ils sont accompagnés de quelques cornouillers et aubépines.
Travaux d'aménagement et de gestion
La gestion d’une lisière est un peu comparable à celle d’une zone humide. En effet dans les deux cas ce sont des milieux transitoires qui, en l’absence d’une intervention humaine, vont évoluer assez rapidement vers une forêt.
Dans le cas d’une lisière, la forêt est forcément proche et accolée à celle-ci. La lisière va donc progressivement être colonisée par des arbres comme le hêtre, le chêne, le charme, l’érable, ….
Sous la forme d’un débroussaillage et d’un recépage éventuel de quelques plus grands arbres, il convient donc d’intervenir dans une lisière de manière à la " rajeunir ". Le plus important est de maintenir les différentes zones : hautes herbes, fourrés et arbustes.
La lisière devra être scindée en 3-4 zones et l’intervention sera pratiquée successivement dans chacune de ces zones (rotation) de manière à conserver une lisière de différents âges. Le stade le plus jeune étant dominé par les hautes herbes et le stade le plus vieux par les arbustes et les arbres de taille moyenne.
Les arbustes constituant la lisière étaient relativement peu nombreux au niveau du nombre d’espèces. Nous avons donc décidé de renforcer le caractère arbustif de cette lisière en plantant cet automne (2020) différents arbustes à baies : sorbiers, viornes, bourdaines, sureaux, aubépines, pruneliers, pommiers sauvages, …
La lisière étant accolée à une zone humide, nous avons pu intégrer dans cette plantation des arbustes qui tolèrent un engorgement du sol en eau comme la viorne obier et la bourdaine.
De la même manière, nous avons renforcé le caractère herbacé de la lisière par un semis de plantes à fleurs vivaces et communes notamment en bord de routes.
Il s’agit principalement de la bardane, de la molène noire, de l’eupatoire chanvrine, de l’épilobe en épi, du millepertuis, de la chicorée sauvage, du séneçon jacobée, ….
Nous avons également aménagé dans la lisière des tas de branches mortes ainsi que des tas de fanes des plantes résultant de la fauche annuelle d’une partie de la mégaphorbiaie.
Lisière ?
Au sens large, une lisière est une frontière entre deux milieux bien distincts.
Le plus souvent, elle sépare un milieu agricole ouvert (prairie ou champ) et un milieu forestier fermé (forêt, bois, bosquet).
Idéalement une lisière forestière est progressive (on dit également graduelle ou structurée). Elle est alors composée, depuis la zone agricole vers la forêt, d’une zone herbeuse et d’un cordon arbustif puis du manteau forestier.
Menaces : « ça fait désordre »
Aussi bien pour les gestionnaires des forêts que ceux des milieux agricoles, les lisières sont des « espaces perdus » dans lesquels la production de bois et/ou de fourrage pour le bétail est quasi nulle et difficile à exploiter.
Voilà la principale raison pour laquelle les lisières sont souvent défrichées et remplacées le plus souvent par une clôture afin de maximiser la production des zones agricoles et forestières sur le moindre m² disponible mais aussi pour constituer une frontière « bien nette » entre les deux milieux (agricole et forestier).
Les fourrés de ronces : un biotope mal-aimé, un paradis pour la faune et une plante bien utile!
Les ronciers se développent souvent en lisière forestière et dans des milieux abandonnés par l’homme. La ronce n’est pas exigeante et est capable de pousser aussi bien sur tous les sols mais préfère néanmoins les sols riches en éléments nutritifs. Les ronciers constituent un paradis pour la faune.
Les mûres sont appréciées par de nombreux animaux comme les petits rongeurs (lérots, campagnols, muscardin, ...), les gros mammifères (renards et chevreuils), les oiseaux (grives, fauvettes...) ou encore des insectes (punaises, charançons...).
Ses feuilles servent de garde-manger pour les chenilles d’une vingtaine d’espèces de papillons de nuit comme le petit paon de nuit, le bombyx de la ronce.
Ses fleurs très mellifères sont appréciées par les pollinisateurs qui y trouvent une nourriture abondante.
Ses tiges creuses sont recherchées par de nombreux insectes dont les abeilles solitaires, qui y trouvent des sites favorables pour leur reproduction.
Enfin, la structure dense et impénétrable des ronciers permet à de nombreux oiseaux comme les rousserolles, les pouillots, les fauvettes, l’accenteur mouchet... d’y trouver des milieux favorables pour nicher.
La ronce est la reine du marcottage, ce qui lui permet de former des fourrés denses.
C'est une espèce pionnière qui prépare le milieu pour atteindre un stade forestier.
La végétation exubérante d’un fourré de ronces permet aux graines de ligneux de germer à l'abri du mauvais temps ou de la sécheresse. La ronce est le « berceau du chêne », disent les forestiers lorrains, la « mère du hêtre », dit-on en Normandie.
La ronce est aussi intéressante au niveau médicinal et artisanal.Elle fournit à la fois un fruit délicieux et un remède précieux.
Ses fruits ont un effet protecteur vasculaire général. La feuille est fort astringente (qui ressert les tissus, souvent en cas d'inflammation) due aux tanins qu'elle contient. Elle peut aider en cas de gingivites, angine, inflammations digestives, saignements, retour veineux, ...
Quasiment toutes les parties de la plante sont utilisables et présentent une utilité tout au long de l'année (feuilles, jeunes pousses, baies, racine).
La ronce (fendue et nettoyée) était utilisée comme lien en vannerie spiralée pour par exemple réaliser avec la paille de seigle des corbeilles utilisées pour la levée du pain. Ces liens pouvaient également servir pour entraver des animaux.
